Marché sous régional: Le Burkina reporte un emprunt de 35 milliards Dcfa sur le marché monétaire de l’UMOA

Marché sous régional: Le Burkina reporte un emprunt de 35 milliards Dcfa sur le marché monétaire de l’UMOA

(Agence Ecofin) – Cette décision survient alors que les investisseurs ont tour à tour été informés du retrait de la CEDEAO et reçu une confirmation concernant un risque de rupture avec le CFA la monnaie d’émission, et surtout l’opération était concurrencée par un emprunt obligataire du Sénégal de 200 milliards FCFA.

Le Burkina Faso a reporté une émission simultanée de bons et obligations du Trésor qui devait lui permettre de mobiliser 35 milliards FCFA (57,6 millions $). L’opération était initialement prévue pour le mercredi 31 janvier, sur le marché monétaire de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). L’annonce faite par la direction générale d’UMOA-Titres, l’institution basée à Dakar qui gère ce type d’opérations, ne précise pas les raisons de ce report.

« Au nom du Trésor public burkinabé, l’Agence UMOA-Titres remercie l’ensemble des investisseurs pour leur soutien constant aux initiatives de financement des actions de développement de l’Union », est-il mentionné dans le texte. Ce report intervient dans un contexte devenu tendu depuis l’annonce par le Burkina Faso et deux autres pays de l’Alliance des États du Sahel, de leur retrait de la CEDEAO.

Dans une interview le 30 janvier, le capitaine Ibrahim Traoré, à la tête du Burkina Faso, a indiqué que ce retrait n’était qu’un début et que de nouvelles ruptures avec ce qu’il qualifie de « chaînes coloniales » allaient survenir, n’excluant pas un changement de la monnaie actuellement en cours, le franc CFA.

Ces développements peuvent inquiéter les investisseurs qui pourraient craindre de se retrouver avec des créances difficiles à recouvrer en cas de changements radicaux. Dans la communauté des investisseurs de l’UMOA, on commente peu cette situation, du moins publiquement. Certains estiment aussi que le défi de cette opération burkinabè allait au-delà des bouleversements politiques, avec l’opération en cours, d’un emprunt obligataire de 200 milliards effectué par le Sénégal.

Ce dernier emprunt intervient dans un contexte de liquidités limitées en ce début d’année sur le marché monétaire et financier régional. Au total, le Burkina Faso a prévu dans sa Loi de finances 2024 de mobiliser jusqu’à 1 220 milliards FCFA sur le marché sous-régional, alors qu’il doit rembourser 370 milliards FCFA de dettes arrivant à échéance.

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